Deux (2) mois de Vladimir Paraison à la Direction Générale de la Police Nationale D’Haïti : Entre purge institutionnelle et paralysie sécuritaire.

Depuis sa nomination à la tête de la Police Nationale d’Haïti (PNH), M. Vladimir Paraison a enclenché une dynamique de réorganisation interne qui soulève de vives inquiétudes. Dans un pays où l’insécurité atteint des sommets historiques, les choix opérés par le nouveau Directeur Général semblent davantage motivés par des considérations politiques que par une volonté réelle de restaurer l’ordre républicain.

Les constats majeurs après les 30 jours de gestion de Paraison à la tête de la PNH :

Une purge ciblée des hauts gradés : Plusieurs cadres expérimentés de la PNH ont été remplacés sans justification opérationnelle, au profit d’individus notoirement proches de l’ancien président Michel Martelly. Cette stratégie d’alignement partisan affaiblit la chaîne de commandement et compromet la neutralité institutionnelle de la PNH.

Une absence de résultats tangibles sur le terrain : Aucune opération d’envergure n’a été menée dans les bastions criminels de la capitale, notamment à Cité Soleil, Croix-des-Bouquets, Martissant ou Bel-Air, Torcel… Les interventions sporadiques, non coordonnées, n’ont pas permis de reprendre le contrôle des zones dominées par les groupes armés. Au contraire, plus d’une dizaine de policiers assassinés ou blessés et des blindés incendiés.

Une coordination sécuritaire inexistante : Les Forces Armées d’Haïti, la Mission Multinationale pour la Sécurité et les mercenaires engagés par le gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé restent invisibles dans les zones critiques. L’absence de synergie entre les entités sécuritaires nationales et internationales renforce le sentiment d’abandon chez les citoyens.

Un climat de méfiance généralisée : La population observe avec inquiétude la politisation croissante de la PNH. Beaucoup estiment que changer de directeur ne suffit pas sans une stratégie claire et des résultats tangibles. Les attentes du Conseil Présidentiel de Transition, qui exige des résultats avant le 30 septembre, risquent de rester lettre morte si aucune inflexion stratégique n’est amorcée.

Une absence de rupture stratégique visible : Malgré des discours promettant des opérations renforcées, aucune annonce concrète n’a été faite sur le redéploiement des unités, l’usage de nouvelles technologies ou la protection des agents. De plus, on constate une absence de plan stratégique et opérationnel de sécurité pour combattre réellement l’insécurité galopante.

Nous, Rescapés pour l’Avenir (REA) et Mouvement pour la Sauvegarde de la Démocratie (MSD), dénonçons fermement la dérive autoritaire et clientéliste observée au sein de la PNH sous la direction de M. Paraison. La sécurité nationale ne saurait être sacrifiée sur l’autel des alliances politiques. Nous exigeons :

a) La mise en place immédiate d’un plan stratégique et opérationnel national contre les groupes armés ;

b) La restauration de la chaîne de commandement sur la base de critères de compétence et d’intégrité ;

c) Une transparence totale sur les engagements de la Mission Multinationale et des mercenaires étrangères présentes sur le territoire.

La République est en péril. La sécurité des citoyens ne peut attendre. Il est temps que les autorités agissent avec responsabilité, courage et impartialité. Le peuple haïtien mérite une PNH forte, républicaine et engagée dans la lutte contre le terrorisme urbain.