Après plusieurs jours de blocage imposé par des gangs armés autour du terminal pétrolier de Varreux, le gouvernement haïtien a finalement conclu un accord avec les chefs de ces groupes pour permettre la reprise du chargement de carburant.
Depuis plusieurs années, Haïti est plongée dans une spirale d’insécurité marquée par la montée en puissance des groupes armés. Ces derniers contrôlent des territoires entiers, bloquent des axes routiers, envahissent des zones résidentielles, pillent, tuent, et contraignent même les autorités à fuir certains quartiers de Port-au-Prince.
Dernier épisode en date : le terminal de Varreux, principal point de stockage et de distribution de carburant du pays, a été paralysé par des gangs. Face à l’incapacité des forces de l’ordre à rétablir l’accès par la force, les autorités ont été contraintes de négocier avec les chefs de gang afin de rouvrir la voie menant au terminal et rétablir l’approvisionnement en carburant.
Cette décision soulève de nombreuses interrogations. Pour certains observateurs, cette concession du pouvoir face aux bandits symbolise une faiblesse de l’État. Ils s’interrogent : si les autorités sont capables de négocier pour débloquer le carburant, pourquoi n’ont-elles pas entamé des discussions plus larges pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos total ?
Il est important de noter que cette crise avait déjà provoqué une grave pénurie dans les stations-service, ouvrant la voie à un marché noir où le carburant s’échangeait à prix d’or.