Par Ambassadeur Stanley Lucas

Peut-on collaborer avec un gouvernement provisoire et illégal de « cons » corrompus ?
Le Président Emmanuel Macron avait traité les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) de cons. Pourquoi subitement veut-il collaborer avec des cons sur le dossier de la rançon de l’indépendance d’Haïti? Est-ce que Macron essaie de duper Haïti à travers ces cons corrompus, illégaux, illégitimes et criminels?


Un communiqué de la présidence a été publié sur ce dossier historique. À travers ce communiqué la France reconnait avoir fait du tort à Haïti mais reste très vague sur la restitution des trente milliards d’euros à Haïti, voir: https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2025/04/17/declaration-du-president-de-la-republique-sur-la-relation-entre-la-france-et-haiti

La Révolution haïtienne, fille de la Révolution française ? Une théorie mensongère et malhonnête
Ce communiqué développe un narratif qui est mensonger et malhonnête. Il essaie de faire passer la révolution haïtienne comme un produit dérivé de la révolution française. Ce qui est absolument faux. La bataille pour la liberté en Haïti a débuté avec envergure, depuis la révolte de Padrejean, dans la région de Port-de-Paix, en 1679. Bien avant la grande révolte de Makandal en 1758 et l’insurrection de Boukman en 1791, le soulèvement de Padrejean constitue la première grande révolte, au milieu des Marronnages permanents. La révolution française, en montrant les divisions et les contradictions, traduites par des massacres entre Blancs, a révélé les faiblesses du pouvoir colonial face aux esclaves déjà mobilisés.

Le Conseil Présidentiel de Transition actuel d’Haïti est une entité illégale et inconstitutionnelle. Elle ne peut en aucun cas engager Haïti. Elle est la résultante d’un coup d’État sponsorisé par trois pays de la Caricom, pour des puissances globalistes et prédatrices qui veulent piller Haïti.

3-0 : une nomination coloniale, une nationalité douteuse, une commission illégitime
Ce communiqué parle d’un comité bilatéral formé d’un Français et d’un Haïtien qui présideront une commission pour traiter le dossier de la rançon. Le problème? La France ne nomme pas deux co-Présidents de cette commission. Elle préfère reprendre le terrain colonialiste en désignant un Français comme président et un Haïtien serait le vice-président.
En ce qui a trait à la vice-présidente choisie, il n’y a eu aucun débat en Haïti sur ce choix… Nombreux sont ceux en Haïti qui posent des questions sur la nationalité de cette personne nommée par la France dans cette commission bilatérale. En Haïti, on se demande quelle est la nationalité de Madame Gaillard Pourvent nommée par Fritz Jean pour représenter Haïti dans la Commission bilatérale sur la rançon? Est-elle allemande? francaise? Ou haïtienne?

Trop de dirigeants vendus ou achetables sur ce dossier, à revoir entièrement
Quand on connaît l’histoire récente de cette société civile de Port-au-Prince, où pullulent les vendus et les braqueurs valets des ambassades, qui a pondu l’accord corrompu de Montana et Fritz Jean, les intérêts d’Haïti seront-ils défendus?

Quand on sait que Fritz Jean après le discours d’Edgard Leblanc aux Nations Unies en Novembre 2024 s’est vite rendu à l’Ambassade de France à Port-au-Prince pour désavouer le discours de son collègue fustigeant la communauté internationale à quoi faut-il s’attendre? Des demandes d’embargo aux interventions militaires étrangères de Jean Bertrand Aristide, ce secteur au pouvoir depuis plus de 35 ans fait honte à Haïti sur l’échiquier international. Les rencontres récentes d’Aristide et de l’Ambassadeur français n’augurent rien de bon quand on se souvient des cinq millions de dollars américains de Taiwan empochés par ce prêtre défroqué, à des fins personnelles. Les citoyens haïtiens et le prochain gouvernement constitutionnel du pays devront revoir entièrement ce dossier pour éviter de mauvaises surprises.