Quel avenir pour la jeunesse haïtienne ? La question se pose avec une acuité dramatique alors que le pays sombre dans le chaos. Autrefois, l’université représentait une promesse d’avenir, une voie vers la réussite et la stabilité. Aujourd’hui, cette perspective s’efface sous la menace des gangs, qui imposent leur loi jusque dans les enceintes académiques. À Port-au-Prince et dans d’autres villes, les universités ferment leurs portes, non pas par choix, mais par nécessité. Et pourtant, personne ne s’indigne réellement de cette tragédie nationale.
Dans d’autres pays, l’éducation est considérée comme un pilier fondamental du développement. Les autorités y investissent massivement, conscientes que l’avenir de la nation repose sur la formation de ses jeunes. En Haïti, c’est tout l’inverse : la violence impose une rupture brutale entre la jeunesse et son droit à l’instruction. Universités publiques et privées ferment leurs portes, déplacées ou abandonnées. Certaines ne disposent même plus de locaux pour accueillir les étudiants, tandis que d’autres peinent à organiser leurs concours d’admission.
Face à cette situation alarmante, l’inaction des autorités est criante. Les cris de détresse du secteur universitaire restent sans réponse, et l’avenir du pays s’obscurcit un peu plus chaque jour. Comment Haïti peut-elle espérer se reconstruire si sa jeunesse est privée d’éducation ? Comment envisager un renouveau lorsque les esprits les plus prometteurs sont condamnés à l’errance ou à l’exil ?
Aujourd’hui, c’est tout un pays qui se joue son avenir. Si rien n’est fait pour restaurer la sécurité et garantir l’accès à l’éducation, Haïti risque de voir s’éteindre ce qu’elle a de plus précieux : l’espoir de sa jeunesse. Il est plus que temps de sonner l’alarme et d’agir, avant qu’il ne soit définitivement trop tard.
Delson Délice