Par Ambassadeur Stanley Lucas

L’insécurité, voire la mortalité des journalistes, commence à devenir une « tradition » dans les gouvernements autoritaires en Haïti. La tentative d’assassinat du journaliste Guerrier Henri est un épisode révélateur de pratiques honteuses, beaucoup plus répandues qu’on ne le croit. En tout cas, ces pratiques reposent sur un certain nombre de techniques de répression.

Depuis quelques semaines, la presse haïtienne est l’objet de menaces venant des autorités étatiques et victime de décisions carrément autoritaires. Les techniques de répressions varient. Nous en citerons 4.

1- La première approche est la carotte. Dans ce cadre-là, de l’argent cash est offert à des journalistes et à des propriétaires de médias, en y ajoutant des publicités d’organes de l’État et des compagnies privées des oligarques qui soutiennent le pouvoir. Des offres directes d’emplois dans l’administration publique pour des journalistes ou un parent proche font aussi parti de ces propositions malhonnêtes.

2- La seconde approche est la politique du bâton ou la répression systématique. Parfois le système judiciaire totalement vassalisé est utilisé. Deux exemples, le Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince a été utilisé pour tenter de fermer l’émission Matin débat sur Telé Eclair dirigé par le journaliste Louko Desir. Le Commissaire du Gouvernement de la ville de Jérémie a été utilisé pour intimider le journaliste Witny Lafleur à cause de ses reportages critiques.

3- L’utilisation l’agence gouvernementale responsable des communications CONATEL. Les autorités de l’État utilisent cette agence pour étouffer les critiques et intimider les propriétaires de radio et les journalistes. Dans ce contexte, suite aux instructions de Leslie Voltaire du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), le CONATEL a arbitrairement fermé l’émission populaire Boukante Lapawòl sur radio Mega. Quatre propriétaires de médias de la capitale ont été menacés s’ils laissaient leurs journalistes interviewer l’analyste politique Stanley Lucas.

4- La solution finale : le recours aux gangs. Pour ceux qui ont défié ces menaces et qui ont gardé leur indépendance malgré tout, les membres du CPT et le Premier Ministre utilisent les gangs et l’organisation terroriste Fantôm 509 et d’autres pour les menacer.

Le 16 Janvier 2025 le journaliste Guerrier Henri a échappé de justesse à un assassinat. Voici son témoignage⬇:
https://www.youtube.com/live/tXf9JOiegpI?si=jjRMo87-iqc5kdni

Certains membres du CPT originaires de lavalas, Leslie Voltaire, Gerald Gilles et Fritz Jean continuent de pratiquer la culture intolérante et totalitaire héritée de ce parti qui a l’habitude d’assassiner des journalistes comme Jean Dominique, Jacques Roche, Brignol Lindor et de brûler les stations de radio. Il en est de même pour le Premier Ministre defacto Alix Didier Fils-Aime, des elements violents de son cabinet particulier et certains oligarques et membres de son parti politique Verite-Inite.

Cette politique de ciblage des journalistes indépendants d’Haïti par les oligarques et certains membres du CPT est systématique. Cette répression menace la liberté de la presse et les droits constitutionnels des citoyens. La protection de la démocratie requiert des sanctions contre les Bourreaux.