Par Ambassadeur Stanley Lucas*

La définition courante d’un accord, c’est une entente, un engagement entre des personnes. On peut aussi dire que c’est un contrat passé entre deux ou plusieurs personnes, physiques ou morales, qui a pour effet de créer des obligations entre elles. Les conditions de validité d’un accord sont :

  • le consentement des parties,
  • la capacité de négocier,
  • le contenu licite et certain.

En politique, un accord est une entente entre plusieurs formations politiques ou entre leaders politiques. Un accord est aussi une entente signée entre le gouvernement et plusieurs partis politiques. Il peut-être aussi un contrat de législature qui est un accord de gouvernement passé entre plusieurs formations politiques pour la durée d’une législature. Ça c’est le cadre théorique qui ne peut en aucun cas violer la loi mère d’un pays, la constitution.

Qu’est-ce qu’un accord politique en Haïti?
Dans le contexte actuel d’Haiti, un accord politique est une entente entre leaders politiques pour l’exécution d’un coup d’état pour la mise à côté de la constitution, la prise du pouvoir sans des élections et permet de créer des institutions à partir de rien. Un accord politique en Haïti c’est aussi la mise à l’écart de la population dans les décisions politiques. C’est aussi un processus pour rouler ses adversaires politiques à travers des compromissions et la violence pour garder le pouvoir. Le contenu de ces “accords” ne sont jamais respectés par les signataires ou une partie d’entre eux. C’est un jeu de coquins et de coups bas, d’assassinats politiques totalement anti-démocratique. Mirlande Manigat en 2005 sur la vidéo suivante avait fait une description incomplète de ce qui est appelé accord en Haïti, voir:

La plupart des leaders politiques qui tentent la prise du pouvoir à travers des accords en Haïti sont souvent des putschistes et des racketteurs qui ont été incapables de gagner des élections au cours des trente dernières années. En analysant les résultats des six dernières élections, ensemble ceux qui réclament, exigent et forcent des accords par l’exécution d’une campagne de violences contre le peuple et l’état ne représentent pas 8% de l’électorat. Ils sont toujours soutenus par des élites globalistes corrompues et leur réseau de lobbyistes. Ce sont eux qui ont créés les gangs entre 2017 et 2021 et sont impliqués dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse le 7 Juillet 2021. Ils bloquent avec leurs alliés internationaux la mise en place d’un tribunal pénal international pour enquêter sur l’assassinat du cinquante-huitième président d’Haiti dans les quatre juridictions concernées par ce crime, Haïti, États Unis, Colombie et la république Dominicaine. Ils entretiennent aussi la culture de l’impunité:

Ceux qui participent à ce jeu de coquins “d’accords” sont à la recherche d’un ministère, une direction générale, des fonds et avantages de l’état pour s’enrichir à travers la corruption. Ils essaient toujours de prendre le pouvoir par un coup d’état et la manipulation politique. Les élites blanches globalistes corrompues qui appuient les “accords”, la violence et l’instabilité politique, de leur côté, veulent des contrats illégaux pour piller Haïti et voler les richesses du sous-sol haïtien. Ces blancs corrompus adorent les gouvernements de “transitions” genre Ariel Henry ou les alternatives proposés comme Manigat ou Fritz Jean, qui facilitent leurs corruptions. Ces élites globalistes corrompues qui supportent ces coups d’état ont des influences dans les capitales étrangères. Elles sont contre les intérêts nationaux et ceux du peuple Haïtien. C’est ce qui explique les rapports biaisés des Nations Unies (BINUH) et leurs demandes répétées d’intervention militaire en Haïti depuis Juillet 2022. Malgré toutes les manipulations médiatiques par les élites globalistes corrompues, le peuple haïtien a catégoriquement refusé ces demandes d’interventions militaires étrangères qui dans un passé récent ont été catastrophique pour le pays:

En plus depuis six ans le peuple réclame de la communauté internationale des armes et des équipements militaires pour son armée et sa police capables de détruire les gangs. Assistance refusée et sabotee. Devant ce refus d’assistance internationale le peuple Haïtien a créé un mouvement dénommé bwa kale (BK) pour faire face aux gangs et le gouvernement criminel et corrompu d’Ariel Henry:

Cette alliance, élites globalistes corrompues, oligarques d’Haiti et opposition radicale explique aussi pourquoi aucun des acteurs politiques et les oligarques impliqués dans les gangs en Haïti depuis 2017 pour renverser le gouvernement du Président Jovenel Moïse n’ont pas été sanctionnés par la résolution 2653.

Voici quelques exemples récents d’accords politiques de 2021-2022 visant à accoucher dans chaque cas un coup d’état:

  • Accord 11 Septembre 2021: Ses membres ont participé à l’assassinat du Président Jovenel Moïse et font partie du gouvernement Ariel Henry. Ils sont supportés par les oligarques corrompus d’Haiti et les élites globalistes corrompues qui font leur beurre dans l’achat et la vente des produits pétroliers, l’électricité, la surfacturation des routes, la manipulation de la monnaie et du taux de change. Ils se sont attribués un mandat indéfini à la tête du pouvoir exécutif. Ils “gèrent” la population avec la violence des gangs et la vie chère qui est devenue une préoccupation journalière à cause de l’inflation qui est 60%. C’est du totalitarisme larvé pur et dur;
  • https://youtube.com/watch?v=kWUNTxdaEMs
  • Accord Pen: Ses membres sont des anciens parlementaires qui ont essayé à plusieurs reprises de renverser le gouvernement constitutionnel de Jovenel pour prendre le pouvoir. Ils ont aussi essayé d’écarter Ariel Henry impliqués dans l’assassinat du président et dans les gangs. Les sanctions économiques internationales contre certains de ses membres l’ont affaibli;
  • Accord Montana: Cette tentative de coup d’état est supporté par au moins par trois anciens ambassadeurs américains en Haïti qui prônent une intervention militaire étrangère pour installer les membres de montana au pouvoir. Certains responsables de cette tentative de coup d’état sont complètement corrompus pour avoir pillé l’état lors de leur dernier passage dans des institutions publiques. Ils n’ont aucun support populaire et sont soutenus par les oligarques corrompus de Petion-Ville;
  • https://www.alterpresse.org/spip.php?article19768
  • Salut Public: Tentative de coup d’état de Jean Bertrand Aristide, aidés par ses lobbyistes et ses puissants amitiés politiques à Washington et Ottawa tout en faisant des yeux doux avec l’Ambassadeur de France en Haïti. La tentative de coup d’état salut public d’Aristide est le jeu d’un dictateur qui se croit plus intelligent que les démocrates haïtiens. Avec ses alliés de Washington ils ont placé des éléments au sein du Haut commissariat des droits de l’homme, de la BINUH, la diplomatie américaine et canadienne pour exécuter ce coup d’état. Le salut public d’Aristide est à la fois une tentative de coup d’état et une campagne de règlements de comptes. Aristide utilise aussi ses contacts à Washington et Ottawa pour éliminer certains de ses opposants et ennemis politiques à travers les sanctions internationales. Aristide demeure impopulaire à cause de la violence et les kidnaping de ses gangs durant le peyi lòk 2018-2022, sa corruption dans l’administration publique, le vol des fonds de coopératives du peuple, ses demandes d’occupations et sa participation dans le trafique de la drogue. Il a été président deux fois, selon la constitution d’Haiti, il ne peut en aucun être président ou diriger l’état. Malgré tout, il veut faire un coup d’état qui accoucherait plus d’instabilité et de violences;
  • https://www.potomitan.info/ayiti/ayiti6.html
  • https://youtube.com/watch?v=QMpcWmmDN_M
  • Accord Compromis Historique HCT: À la publication du document de neuf pages qu’ils ont publié pour créer un haut conseil de transition (HCT) formé de figurants, on découvre qu’une partie des organisateurs de cette tentative de coup d’état ont assassiné Éric Jean Baptiste, le leader du RNDP pour avoir refusé de signer l’accord en échanges de postes dans l’administration publique diriger par le criminel Ariel Henry. En continuant l’analyse on découvre que les éléments clefs de l’HCT ont participé à l’assassinat du Président Jovenel Moïse. En plus les déclarations de 2004 de Mirlande Manigat sur les accords qui en aucun cas ne peuvent pas remplacer la constitution l’ont totalement discrédité ainsi que l’initiative HCT.

En plus les affrontements ouverts des groupes d’intérêts blancs faisant partie de la communauté internationale se battant à travers ces accords ont ouvert les yeux de la population sur le fait qu’il n’a jamais été question de démocratie et du bien-être du peuple mais plutôt des intérêts de groupes.

Aux yeux de la population les blancs derrière ces accords sont tous des corrompus.

Ces tentatives de coups d’état font face à un refus catégorique de la population qui souhaite que la crise soit résolue à travers l’application de l’article 149 de la constitution, le rétablissement de la sécurité et l’organisation des élections. L’article 149 prévoit qu’après l’assassinat d’un président, le pouvoir exécutif est dirigé par un premier ministre et son cabinet jusqu’à l’organisation des prochaines élections. Si on devrait avoir un accord qui respecte les provisions constitutionnelles, c’est seulement autour du choix d’un premier ministre de consensus pour rétablir la sécurité et organiser des élections. Ce gouvernement devrait avoir des représentants des deux sexes des dix départements géographiques et de la diaspora. Comme le stipule la constitution, un gouvernement issue de l’article 149 de la constitution ne peut pas prendre aucun grand engagement au nom de la nation, demande d’occupation, signatures de contrats miniers, nominations à la Cour de Cassation etc.. puisque n’ayant aucune légitimité populaire et un mandat constitutionnel limité pour gérer les affaires courantes. Le législateur voulait protéger la démocratie, le droit de vote et la nation de ceux qui ne sont pas élus.

Les élites globalistes corrompues qui supportent ces accords coups d’état sont contre la démocratie, contre le respect de la constitution et notre système politique, contre le vote du peuple et pour le totalitarisme.

Dans le passé plusieurs accords ont été signés et aucun n’a été respecté:

  • L’accord de governors Island entre Jean Bertrand Aristide et des leaders politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel;
  • L’accord du 4 Mars 1997 entre le Président René Preval (Lespwa) et la Convergence Démocratique pour la mise en place du conseil électoral et le partage du pouvoir. Un mois après sa signature, Preval a révoqué du cabinet ministériel les membres de la Convergence. Après la publication des résultats des élections législatives inclusives du 21 Mai 2000 par le CEP, Aristide a menacé d’assassiner le président de l’institution Leon Manus, s’il ne faisait pas un coup d’état électoral en faveur de lavalas en modifiant les résultats. Léon Manus a refusé et prit l’exil pour échapper à une exécution sommaire des chimères d’Aristide. Sa lettre publique à l’Organisation des États Américains (OEA) étale cette réalité sombre;
  • Accord en huit points pour le retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’état électoral du 26 Novembre 2000 signé entre Jean Bertrand Aristide (lavalas) et Anthony Lake, Conseiller à la Sécurité des États Unis à la fin de la présidence de Bill Clinton. Après avoir prêté serment le 7 Février 2001, Aristide au lieu d’appliquer l’accord fera incendier, le 17 décembre 2001, les locaux de plusieurs partis politiques, brûler les résidences des leaders politiques, les résidences de militants politiques à travers le pays. Ses chimères conduiront une répression aveugle contre les journalistes, les activistes de la société civile et les militants des partis politiques et tous ceux défendant les principes démocratiques. À la veille de la célébration du deuxième centenaire de l’indépendance Aristide fera débarquer en Décembre 2023 l’armée de l’Afrique du pour réprimer le peuple aux Gonaives. Face à sa violence inouïe, sa corruption et sa trahison Aristide sera forcé de démissionner en Février 2004;
  • Durant la présidence de Michel Martelly quatre accords ont été signés avec l’opposition politique. Le plus connu est l’accord d’El Rancho où quelques minutes après avoir apposé sa signature, Steven Benoit déclarait qu’il n’avait pas vraiment signé. L’opposition malgré l’obtention de toutes les concessions pour accéder à une partie du pouvoir d’état sans aller aux élections, n’a pas pour sa part respecté ses obligations;
  • L’accord du 6 Février 2016 entre les trois pouvoirs de l’état ouvrant la porte pour une élection au deuxième degré au parlement et la désignation de Jocelerme Privert comme président provisoire. Les oligarques du groupe black-out, les Vorbe, avaient payé une grande partie des parlementaires de la 50èm législature pour obtenir le vote en faveur de Privert qui était en face d’Edgard Leblanc (OPL) et de Dejean Belizaire (MNP-28);
  • Durant la présidence de Jovenel Moïse plusieurs tentatives d’accords ont été recherchés. Jovenel Moïse avait offert 95% du pouvoir à l’opposition en échange de leur participation aux élections pour qu’un président, un parlement élus soient remplacés par des élus. Sous l’influence et le contrôle des oligarques de Petion-Ville l’opposition radicale a refusé à travers une campagne de violence menée par les gangs qu’elle contrôlait jusqu’à son assassinat le 7 Juillet 2021. L’opposition radicale appuyée par des élites globalistes corrompues voulait tout le pouvoir sans les élections.

Le pouvoir actuel dirigé par Ariel Henry est le résultat d’un coup d’état sanglant matérialisé par l’accord entre les putschistes du 11 Septembre 2021. Le prochain gouvernement qui sortira du peuple, pour normaliser la gouvernance, devra rapporter et annuler l’ensemble des arrêtés publiés en depuis le 11 septembre 2021.

Une chose est claire, seule, l’application de l’article 149 de la constitution devant mener au choix d’un nouveau premier ministre de consensus sortir Haïti de la crise actuelle alors que ces “accords” coups d’état ne feront qu’aggraver la situation.

  • Ambassadeur Stanley Lucas était le Conseiller Spécial du Président Jovenel et spécialiste en développement politique qui a travaillé en Afghanistan, Amérique Latine et Caraibes et en Afrique.