Par Joiseus Nader, Pradel Henriquez et Ghislaine Mompremier*
Nous nous approchons
cette semaine de la commémoration du 26e mois d’assassinat de Jovenel MOÏSE.
Il est important de rappeler que ce fût un assassinat crapuleux survenu sept ( 7) mois avant la fin du mandat du Président de la république dont la mission constitutionnelle devait prendre fin le 7 février 2022.
Il s’agit d’un mandat qui, durant près de quatre ( 4) ans et demi, soit du 7 février 2017 au 7 juillet 2021, a été constamment perturbé par une certaine opposition politique violente en quête de coups d’état, ce qui a finalement débouché sur le crime lui-même et sur la complexité de la crise actuelle.
Avant, après l’assassinat de Jovenel MOÏSE, notre pays ne cesse encore de vivre des moments d’horreurs inscrits visiblement cette fois dans un plan global de destruction pure et simple. Tandis que l’opposition politique à Jovenel MOÏSE avait toujours promis monts et merveilles quand il s’agissait pour elle de mener toute une campagne perverse de manipulation des différentes populations. En guise de résultat, tout le pays se retrouve à crever de nos jours, et nos populations pour leur part sont réduites à ramer toutes seules en fin de compte dans leurs souffrances absolument insoutenables.
L’arrivée de la délégation de la Caricom en Haïti s’inscrit donc dans ce contexte de crise profonde certes, mais bien planifiée et dont l’issue n’est maîtrisée que par les assassins et par les mafieux.
En effet, depuis l’accession d’Haiti à la CARICOM, il y a plus de deux (2) décennies, le peuple haïtien n’a bénéficié d’aucune tentative d’intégration régionale. Sans oublier, par ailleurs, que l’implication de la Caricom dans les crises politiques récentes dans notre pays a toujours été une affaire partisane, en fonction du fait que certains éléments dominants ont leur agenda personnel et essaient d’influencer les décisions finales.
La récente réunion tenue à la Jamaïque était tout simplement une insulte au peuple haïtien. Plus de 87% des éléments invités à cette rencontre sont connus pour leur lien actif avec les activités habituelles des gangs et aussi, dans les violences politiques des dernières années en Haïti. Certains d’entre eux ont même participé formellement à l’assassinat du Président Jovenel Moïse, le 7 Juillet 2021 et sont déjà indexés par les institutions judiciaires en charge de l’enquête criminelle relative à l’assassinat du Président.
En ce qui a trait aux sanctions imposées ces derniers temps par la communauté internationale, 95% des oligarques et des politiciens réellement impliqués dans les gangs et dans les violences politiques en Haïti, ne font encore nullement l’objet de sanctions pour une raison ou pour une autre.
Entretemps, la perception populaire chez nous reste et demeure qu’une partie de la Caricom supporte le Premier Ministre, Ariel Henry, en dépit des suspicions lourdes qui pèsent sur sa personne par rapport à ses liens avec les gangs et par rapport aussi à sa présumée culpabilité dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse.
Selon l’article 149 de la Constitution d’Haiti, on ne peut en aucun cas installer un président provisoire en l’absence du parlement. Ceci dit, en attendant les élections générales dans le pays, c’est un premier ministre et son gouvernement qui gèrent le pouvoir exécutif. La constitution est claire et la loi mère ne peut
pas être remplacée par des accords bidons signés par des secteurs politiques et des oligarques corrompus non représentatifs de la société, et de surcroît, incapables de gagner une quelconque élection.
AMIJOMO constitué d’anciens ministres et de proches de Jovenel MOÏSE réitère sa position contre toute intervention militaire étrangère en Haïti poussée par des élites globalistes corrompues et ceci, tout en étant conscient que sans une assistance technique remarquable, dans l’état actuel des choses, notre pays aura du mal à sortir du trou de la criminalité arrogante et envahissante.
AMIJOMO réitère aussi sa position d’entité préoccupée par le choix du Kenya qui a connu des cas nombreux de mortalité dus à l’Ebola, une maladie affreusement grave et destructrice, sans oublier la fièvre jaune dont on n’a pas besoin.
Faut-il rappeler en outre que la présence kenyane au Congo, pays noir africain, n’a fait que faciliter le pillage du sous-sol de ce pays de nos ancêtres. Or, ces points ne seront certainement pas soulevés lors de la réunion de du Conseil de Sécurité, prévue le 15 Septembre prochain.
En résumé, depuis vingt-six (26) mois consécutifs à l’assassinat de Jovenel MOÏSE et à l’entrée en scène de notre groupe de vigilance pour que justice soit faite pour notre Président assassiné, AMIJOMO ne fait que réclamer des moyens forts et adéquats en faveur de la police nationale d’Haïti et de l’Armée, toutes deux (2) compétentes pour combattre les gangs ou pour les détruire. Malheureusement, la CARICOM est restée sourde aux appels haïtiens et continue d’encourager plutôt une intervention militaire étrangère non souhaitée par le peuple haïtien.
Autant, la CARICOM est restée sourde aussi à sa démarche en date du 4 Août 2021 auprès des Nations Unies, sollicitant la nomination d’un Tribunal Spécial International visant à enquêter sur l’assassinat du Président Jovenel vu qu’après ce crime du 7 Juillet 2021, les assassins ont ouvertement pris le contrôle des pouvoirs d’Etat, l’Exécutif et le Judiciaire, dans notre pays
Pour finir, AMIJOMO continue de croire que la solution de la crise actuelle passe par le choix d’un Premier ministre de consensus non impliqué ou non suspecté d’être impliqué dans les gangs ni dans l’assassinat du président de la république, avec pour mission spécifique de rétablir la sécurité, d’organiser un référendum sur la Constitution, ainsi que des élections législatives et présidentielles en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel.
JUSTICE POUR JOVENEL MOÏSE
*Joiseus Nader, Pradel Henriquez et Ghislaine Mompremier étaient respectivement ministres des Travaux Publics, de la Communication et de la Culture et Condition Féminine et à.i. des Affaires Sociales du gouvernement de Jovenel Moïse. Suite à l’assassinat du président en quête de justice ces ministres ont formé le groupe AMIJOMO.