Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP) d’Haïti a annoncé la mise en place d’un nouveau protocole visant à encadrer le traitement judiciaire des ressortissants haïtiens expulsés ou extradés pour des faits graves tels que la corruption, le blanchiment d’argent ou des liens présumés avec des groupes armés.
Dans une note officielle signée par le ministre Patrick Pélissier, le MJSP précise que toute personne renvoyée en Haïti dans ces conditions sera immédiatement arrêtée à sa descente d’avion. Elle sera conduite devant le Commissaire du Gouvernement, puis transférée à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) ou dans une autre unité compétente pour entamer les procédures légales.
Le protocole prévoit également que le parquet constitue rapidement un dossier à soumettre à un juge d’instruction. Pour étoffer ce dossier, les autorités judiciaires collaboreront avec des institutions spécialisées telles que l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), l’UCREF, le Bureau des Affaires Financières et Économiques (BAFE), ainsi que l’Inspection Générale des Finances.
Ce dispositif vise à renforcer l’efficacité de la réponse judiciaire face à l’impunité et à la criminalité organisée. Il s’appliquera notamment à Pierre Réginald Boulos, homme d’affaires haïtien dont l’expulsion des États-Unis serait imminente. Ce dernier est soupçonné d’avoir dissimulé des informations sur ses liens présumés avec des gangs et des réseaux de financement illicites. À son arrivée en Haïti, il sera remis à l’ULCC pour les besoins de l’enquête.
Ce protocole s’inscrit dans la volonté affichée par le Conseil Présidentiel de Transition de restaurer l’autorité de l’État et de lutter contre l’impunité, alors que plusieurs personnalités sont dans le viseur de la justice haïtienne.