Presque quatre ans après l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, perpétré dans la nuit du 7 juillet 2021, son fils aîné, Joverlein Moïse, prend publiquement la parole à travers une lettre ouverte adressée à Marco Rubio, actuel secrétaire d’État des États-Unis. Dans ce message au ton grave, il exhorte Washington à respecter la souveraineté judiciaire d’Haïti et à cesser de faciliter l’extradition de suspects impliqués dans ce crime politique vers les États-Unis.

Joverlein rappelle que la justice haïtienne, bien que fragilisée, a besoin de soutien, et non d’être contournée. Il estime que le transfert de suspects hors du pays prive le peuple haïtien de son droit fondamental à la vérité et affaiblit les institutions nationales déjà éprouvées. Il déplore également la protection apparente dont bénéficient certaines personnes accusées, qui vivent librement aux États-Unis sans avoir à répondre de leur rôle présumé dans l’assassinat.

Dans sa lettre, il évoque la longue histoire de coopération entre Haïti et les États-Unis, appelant à un partenariat basé sur le respect mutuel et la non-ingérence. Il accuse certains membres de l’élite économique haïtienne d’avoir contribué à la déstabilisation du pays, notamment en finançant des groupes armés responsables de l’insécurité chronique, un climat ayant permis l’exécution de son père.

Joverlein Moïse insiste sur la nécessité d’une enquête menée en Haïti, par des institutions haïtiennes, afin que justice soit rendue de manière transparente et légitime. Il interpelle Marco Rubio non seulement comme haut responsable américain, mais aussi comme acteur politique proche de la diaspora haïtienne et ancien  sénateur en Floride.

Son appel intervient dans un contexte d’enquête ralentie, d’incertitude judiciaire et de méfiance populaire envers les instances étatiques. Il plaide pour que ce crime ne reste pas impuni et pour que les États-Unis adoptent une posture cohérente avec leurs principes démocratiques, en soutenant une justice locale crédible.

À travers cette démarche, Joverlein veut éviter que l’assassinat de son père ne tombe dans l’oubli ou ne se résolve à huis clos. Il réclame un engagement international en faveur de la vérité, dans le respect de la souveraineté d’un pays meurtri mais déterminé à se relever.