Un an jour pour jour après sa prise de fonction, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) peine à convaincre. Les promesses faites lors de sa formation restent, pour la plupart, lettre morte, et la situation du pays semble s’être davantage détériorée.
Créé dans le but de pacifier le pays et de préparer le terrain pour la tenue d’élections libres et transparentes, le CPT n’a jusqu’ici pas su répondre aux attentes. Malgré les espoirs suscités à son arrivée, le climat sécuritaire ne montre aucun signe d’amélioration. Pire encore, la violence s’est intensifiée.
Au lieu de restaurer l’ordre, le CPT semble avoir perdu davantage de terrain face aux groupes armés. Le nombre de territoires contrôlés par les gangs a augmenté, les victimes se comptent par milliers, et les pertes matérielles sont inestimables. Pour de nombreux citoyens, la peur est devenue une réalité quotidienne.
Face à cette situation, plusieurs observateurs et acteurs de la société civile montent au créneau pour dénoncer l’inaction et le manque de fermeté du CPT. Les critiques fusent : manque de leadership, absence de stratégie, incompétence présumée de certains conseillers. Des voix s’élèvent, affirmant que le Conseil ne fait que prolonger le vide institutionnel sans véritablement s’attaquer aux urgences nationales.
Selon l’accord ayant donné naissance au CPT, ce dernier est censé remettre le pouvoir à une autorité élue d’ici le 7 février 2026. Pour respecter ce calendrier, des réformes profondes et urgentes devraient être engagées, notamment sur le plan sécuritaire — priorité numéro un. Or, après douze mois, rien n’indique que cette promesse pourra être tenue.
Inquiet de l’impasse actuelle, l’ancien sénateur et homme de loi Jean Renel Sénatus a entamé une série de rencontres avec différents secteurs de la société haïtienne. L’objectif : éviter un nouveau vide politique et proposer une alternative crédible à l’échec annoncé du processus de transition.
Alors que le pays continue de sombrer dans la violence et l’incertitude, le CPT joue son va-tout. Les prochains mois seront cruciaux pour savoir s’il parviendra à inverser la tendance ou s’il restera, dans l’histoire récente d’Haïti, comme une autre promesse de changement tombée à l’eau.