Le déclin du système éducatif haïtien ne relève ni du hasard ni d’une simple négligence. Il s’agit d’un processus insidieux, orchestré par des forces qui semblent déterminées à priver la jeunesse de son droit fondamental à l’instruction.
Depuis des années, les élèves haïtiens n’ont jamais pu achever une année scolaire sans interruption. Si ce ne sont pas les manifestations violentes, ce sont les grèves des enseignants, réclamant des salaires impayés par l’État, ou encore les gangs armés qui ferment les établissements scolaires. Comment un pays peut-il espérer se développer si ses citoyens ne bénéficient pas d’une éducation solide ?
Le plus alarmant dans cette situation, c’est que même des individus instruits, censés défendre l’intérêt général, participent parfois à cette spirale destructrice en alimentant un climat d’instabilité. Haïti, autrefois terre de grandes figures intellectuelles telles que Jean Price-Mars, Louis-Joseph Janvier et Anténor Firmin, est aujourd’hui devenue la risée du monde, tant son système éducatif est en déclin.
Face à cette situation, une question demeure : Haïti peut-elle espérer sortir de ce marasme ? Tant que la conscience collective ne se réveille pas, tant que l’éducation reste une variable d’ajustement dans les crises politiques et sociales, le pays continuera de sombrer. Seule une prise de conscience citoyenne peut remettre Haïti sur la voie du progrès et de la dignité.
Delson Délice