Par Joiseus Nader, Pradel Henriquez et Ghislaine Mompremier
Depuis l’assassinat du Président de la République, Jovenel Moïse, dans la nuit du 6 au 7 Juillet 2021, le Gouvernement dirigé par le Premier ministre de facto, Ariel Henry, a clairement abandonné les grandes lignes doctrinales de la diplomatie haïtienne héritées des pères de l’Indépendance.

AMIJOMO constitué d’anciens ministres et de proches de Jovenel MOÏSE, constate en particulier une nette démarcation de cette nouvelle équipe au pouvoir, par rapport aux lignes directrices de la politique diplomatique du Président Jovenel Moïse, tel que cette politique était plutôt axée sur la défense des intérêts nationaux. Et comme de fait, on est autorité dans un pays pour défendre les intérêts du pays et non, pour trahir son propre pays.
Voici en terme de rappels :
- Le non suivi des lettres du 19 Juillet et du 3 Août 2021 de l’État haïtien adressée au Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Antonio Gutteres, sollicitant la nomination d’un Tribunal Spécial International en vue d’enquêter à travers differentes juridictions dont Haïti, les États Unis, la Colombie et la République Dominicaine, pour ne citer que ces pays parmi d’autres, impliqués de près ou de loin , en tant que territoires de plannification, dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse, assassinat crapuleux suivi d’attentat à la vie de la Première Dame de la république d’alors, Martine Moïse, en date du 7 Juillet 2021;
- La requête d’une intervention militaire étrangère en Haïti décidée par un Conseil des ministres, en violation à la Constitution haitienne, sans
oublier les demandes ouvertes et répétées d’une intervention militaire, venant sans scrupule, de la part, tant du Premier ministre de facto, Ariel Henry, que du ministre de la Plannification, Ricard Pierre. Or, selon la Constitution et les lois de la république, leur démarche s’apparenterait purement et simplement à un crime de haute trahison;
De fait, quand on considère le rôle joué par les pères de l’Indépendance haïtienne dans la défense de la liberté et de la dignité humaine en général, au 19e siècle, à Savannah, Georgia, lors de la bataille de Chalmette, quand on considère toute l’assistance donnée à Simon Bolivar et à Miranda, en Amérique latine, quand on considère tous ces combats historiques menés pour les mêmes causes de liberté et de dignité universelle, au Guatemala, au Mexique et à travers plusieurs pays de la Caraïbe, ou même, à travers le monde, on est en droit aujourd’hui, de s’inquiéter pour cette baisse de niveau, cette baisse macabre de niveau, de notre diplomatie et de se questionner sur notre avenir de peuple qui vient de quelque part certes, avec un palmarès et qui, avec ce Gouvernement actuel, n’ira nulle part.
C’est un fait tristement notoire désormais que notre diplomatie doit se ressourcer, que par ailleurs, notre jeunesse est aux abois et que de nos jours, personne ne sait à quel saint se vouer dans ce pays livré aux gangs criminels et à des faucons.

- La non dénonciation de la violation des normes internationales par l’actuel Président dominicain, Luis Abinader, qui fait ouvertement de la promotion pour une intervention militaire étrangère en Haïti, alors qu’il n’est qu’un Président dominicain.
En Effet, ce pays voisin, avec le Président Luis Abinader, et qui a d’ailleurs réalisé tout un génocide au cours de l’année 1937, en assassinant plus de trente mille compatriotes haïtiens, est en train d’orchestrer, depuis l’assassinat de Jovenel MOÏSE, une véritable politique d’ingérence ouverte, régulièrement, et systématique dans les affaires internes d’Haïti, au point que beaucoup se demandent parfois si le Président, Luis Abinader, par hasard, n’a pas été élu aussi Président de toute l’île.
- L’absence totale notamment, du ministre des Affaires étrangères, Jean Géneus, qui laisse nos chancelleries étrangères prendre des initiatives pour Haïti sans une orientation politique ou stratégique avec mission de défense des intérêts nationaux. N’est-ce pas tout cela une attitude de trahison ? En un mot, ce Gouvernement doit toujours se rappeler que le peuple haïtien est connu pour sa fierté, pour son patriotisme et pour son nationalisme et qu’il refusera toujours d’hypothéquer sa souveraineté au profit des flibustiers, qu’importe leur nature ou leur origine.
- La non transparence de la coopération du Kénya dont on voit dans la presse par exemple que c’est la République dominicaine qui une fois de plus se trouve au premier plan, reléguant la délégation haïtienne taxée par plus d’uns de délégation de « dormeurs », et tandis qu’ils dorment en pleine séance de l’ONU, c’est le chef d’Etat voisin qui en a profité pour signer un accord dont on ne sait quel contenu et quel enjeu réel, avec le Kénya, au nom d’Haïti.
Pour finir, AMIJOMO pense qu’Haiti doit toutefois avancer avec ses frères, avec ses voisins, avec ses partenaires internationaux et ses amis. Pour mieux ce faire, il y a un besoin urgent de rétablir très vite la sécurité et l’ordre constitutionnel.
- d’installer par consensus un nouveau Premier ministre et un Gouvernement non impliqué, ou non soupçonné, dans les gangs, dans des actes de corruptions et dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse .
- d’Organiser des élections générales dans notre pays afin de rétablir les institutions républicaines et l’ordre constitutionnel. Ok