Par Ambassadeur Stanley Lucas*

Après la tentative de coup d’état des Nations Unies contre le Président René Preval et l’assassinat du Président Jovenel Moïse le 7 Juillet 2021, est-ce que la Caricom va tenter d’organiser un coup d’état en Haïti? Voir:

Depuis le vote de la constitution de 1987 en situation normale ou exceptionnelle, la loi mère demeure la règle incontournable du jeu politique en Haïti. Lorsqu’on tente de s’éloigner des règles du jeu démocratique à travers des subterfuges dénommés accords, on est en plein coup d’état et on nage dans le totalitarisme.

D’ailleurs depuis 2005 Madame Mirlande Manigat, aujourd’hui présidente du Haut Conseil de Trahison (HCT), avait dénoncé cette tactique anti-démocratique et dangereuse pour la nation où des individus incapables de gagner des élections, prennent le pouvoir avec un morceau de papier signé entre amis. Dans ce cas précis c’est un coup d’état. Écoutez la description faite par Madame Manigat sur la vidéo suivante:

Depuis l’assassinat du Président Jovenel Moïse le 7 Juillet 2021, les nouveaux putschistes essaient avec leurs alliés internationaux d’écarter la constitution d’Haiti pour réaliser leur coup d’état à travers des accords vides créés par des acteurs politiques et économiques incapables de gagner des élections. Qui sont ces nouveaux putschistes?

Jean Bertrand Aristide un leader autocrate qui voudrait faire un coup d’état avec un slogan démagogique salut public. Aristide a été président durant deux mandats. La constitution interdit un troisième mandat. Aristide ne peut plus être président d’Haiti. Son passage au pouvoir a été marqué par des assassinats politiques, le trafique de la drogue, la violence de ses gangs communément appelés chimères, les demandes d’interventions militaires et la corruption de ses grands mangeurs. Aristide croit qu’avec le support de ses lobbyistes américains, ses alliés de la Caricom et des étrangers qui ont bénéficié de ses largesses à travers la teleco quand il était président, son coup d’état est possible. Il se trompe. L’environnement politique actuel est totalement allergique au putschiste Aristide à cause de son héritage qui a contribué à la dégradation d’Haiti. S’il insiste, il aura la surprise de sa vie, voir:

La folie du pouvoir à n’importe quel prix pousse certains à commettre des bêtises graves. Fritz Jean comme directeur de cabinet d’Aristide quand il était président l’aidait dans la gestion des gangs. Plus tard nommé par ce dernier, gouverneur de la Banque de la République d’Haiti (BRH), ils organiseront un complot pour voler 83% des réserves d’or du pays. Dans un article sur Alterpresse le journaliste Gary Olius décrit ce crime économique qui a affecté la côte de la gourde, la monnaie nationale. C’est ce même Fritz Jean qui voudrait exécuter un coup d’état pour être “président provisoire” avec Stevens Benoît, son “premier ministre”. Benoit qui a compris la farce, pour ne pas se faire ridiculiser, a démissionné comme “premier ministre”.

Dans sa folie furieuse, si Fritz Jean avait fait des recherches, il aurait découvert dans la constitution amendée stipule qu’après l’assassinat d’un président de la République seulement le parlement peut nommer un président provisoire à travers une élection au second degré. En absence du parlement la constitution est claire dans son article 149, c’est un premier ministre collectivement avec les ministres qui gèrent le pouvoir exécutif jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la République par le peuple. Entouré de quelques affairistes de Port-au-Prince à la recherche de job, ce putschiste a perdu les pédale, voir:

Il est clair que pour rétablir la sécurité et l’ordre constitutionnel Haïti a besoin d’un nouveau premier ministre entouré de ministres de consensus non impliqués dans les gangs et l’assassinat du Président Jovenel Moise.

En attendant ces putschistes lavalas en quête de coup d’état doivent se faire soigner par un psychologue.

  • Ambassadeur est un spécialiste en développement politique qui a travaillé en Amérique Latine, l’Afrique, l’Afghanistan et le Moyen Orient. Il était le Conseiller Special du Président Jovenel Moïse.