Par Ambassadeur Stanley Lucas*

Le retour à l’ordre constitutionnel en Haïti devrait se faire à travers le rétablissement de la sécurité et de l’organisation d’élections libres, honnêtes et démocratiques. La sécurité pourrait être rétablie en moins de quatre mois si la police et l’armée haïtienne trouvaient les armes et équipements nécessaires qui leurs sont refusées depuis vingt-quatre mois par un gouvernement impliqué dans les gangs et le blocage de certains acteurs internationaux voulant créer des conditions pour une intervention militaire étrangère, voir:
https://leplacentin.com/post/12-04-2023-haiti-insecurite-l-ambassadeur-stanley-lucas-propose-un-plan-pour-retablir-la-securite-en-haiti-en–quatre-mois

Pour les élections, conformément à la constitution, des personnalités provenant de neuf secteurs de la société, connues pour leur intégrité, leur impartialité et leur courage devraient faire partie d’un Conseil Electoral Provisoire (CEP) non partisan, chargé d’organiser des élections de façon transparente. Cet élément est essentiel pour le succès du processus électoral.

Depuis quinze ans, certains leaders et partis politiques incapables de gagner des élections utilisent des diktats ou droit de véto imaginaire pour contrôler le CEP, dans l’idée d’exécuter un coup d’état électoral ou d’imposer leurs désidératas par la violence politique. Cette association de la violence est formée de certains oligarques comme Boulos, Vorbe, Baussan, leurs alliés politiques du SDP, PONT, Matris Liberasyon, lavalas, AAA et leurs anciens parlementaires Cheramy, Beauplan, Cassy, Ricard, les deux Belizaire etc. voir:
https://youtube.com/watch?v=K1PDXbBi7hI

Après avoir perdu les élections deux fois entre 2015 et 2017, ces politiciens ont utilisé la violence des gangs pour déstabiliser l’état et empêcher le gouvernement constitutionnel de diriger. Guidés et financés par les oligarques, ils ont même participé à l’assassinat du Président Jovenel Moïse le 7 Juillet 2021, après une tentative manquée le 7 Février de la même année. Ils sont impliqués dans la violence des gangs des cinq dernières années, avec leurs sponsors, les oligarques susmentionnées, voir:
https://youtube.com/watch?v=ZYNhvHpvLgI
https://youtube.com/watch?v=Ra8pMRecqeI
https://youtube.com/watch?v=ZYNhvHpvLgI

Lors des quatre dernières élections, ces partis n’ont pas dépassés la barre des 5% de l’électorat haïtien. Ils sont incapables de gagner des élections mais veulent quand même diriger l’état avec des transitions forcées communément appelées coup d’état. C’est pourquoi, les prochaines élections sont si importantes et devraient envoyer un message clair en faveur des principes démocratiques et contre les adhérents de la violence. Ce qui va être un défi, tenant compte du support que ces violents dans l’ombre, reçoivent des élites globalistes corrompues. Leurs violences sont protégées voir:
https://youtube.com/watch?v=pF6BAgBsV-4
https://youtube.com/watch?v=XQ2rupzSlac
https://youtube.com/watch?v=1arlVV19f2E
https://youtube.com/watch?v=XZEiP3xIkPU
https://youtube.com/watch?v=QMpcWmmDN_M

Pour la population, les membres du CEP doivent être irréprochables et au-dessus de tout soupçon. Par exemple, lors des élections de 2000, une personnalité intègre comme Léon Manus, Président du CEP, a préféré prendre la route de l’exil au lieu de céder aux menaces sur sa vie, qui visaient à le forcer d’exécuter un coup d’état électoral à travers la fabrication de résultats qui déclareraient gagnant le parti au pouvoir fanmi lavalas, alors qu’il était perdant, voir sa lettre à l’OEA révélant l’origine de ces menaces, voir:
https://fr.slideshare.net/Stanleylucas/lettre-de-matre-lon-manus

Face à la réalité actuelle, peut-on s’attendre à ce que des individus impliqués par la justice haïtienne dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse et dans les gangs, contrôlant les pouvoirs exécutif et judiciaire, nomment un CEP formé de personnalités capables d’organiser des élections libres honnêtes et démocratiques? La réponse est absolument non! Après que le Commissaire du Gouvernement Bedford Claude a découvert l’implorèrent du Premier Ministre dans l’assassinat, ce dernier a préféré le révoquer au lieu d’aller répondre aux questions de la justice. Ensuite, il a pris le contrôle du pouvoir judiciaire en plaçant ses gens. Le CEP et le processus électoral fera face à la même menace. À partir de ce moment là ce sera dangereux.
https://ayibopost.com/ariel-henry-fait-partie-des-organisateurs-de-lassassinat-de-jovenel-moise-dapres-le-juge-dinstruction/

C’est cette préoccupation pour son avenir personnel qui a porté le gouvernement dirigé par Ariel Henry à choisir un processus de sélection non transparent, qui ne respecte pas la constitution, pour désigner les membres d’un CEP illégal chargé d’organiser le prochain coup d’état électoral.

Pour exécuter ce coup, Ariel Henry s’appuie sur une institution inventée de toute pièce, le Haut Conseil de Transition (HCT) pour choisir les membres du CEP. Le HCT est une coquille vide inventée par eux, sans statut légal et constitutionnel. Il a été créé à travers un “accord” signé en Décembre 2022, entre alliés politiques. Le HCT n’a aucun statut légal.

Pour faire signer cet “accord HCT”, Eric Jean Baptiste, le leader du parti démocrate-chrétien haïtien, RDNP, a été assassiné le 28 Octobre 2022 par un responsable du SDP et un oligarque du groupe de Bourdon selon la clameur publique. Cet assassinat visait à placer Mirlande Manigat, plus dépendante des oligarques au-devant de la scène.
Eric était opposé à la signature de ‘l’accord” créant le HCT pour deux raisons, son inconstitutionnalité et parce qu’il appuyait le gouvernement d’Ariel Henry impliqué dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse ainsi que les gangs.

Mirlande Manigat avait déjà dénoncée en 2005 ce type “d’accords illégaux” qui mettent en danger le processus démocratique d’Haïti. Aujourd’hui octogénaire, voulant absolument occuper une fonction même fictive mais avec des prérogatives financières, elle a pris une position contraire. Elle a reçu quatre-cents millions de gourdes du gouvernement Ariel Henry pour gérer son HCT, ce qui est interdit dans le dernier paragraphe du document signé.

Etrangement, Helen Lalime de la BINUH a appuyé cette initiative illégale, ouvrant ainsi la porte des institutions publiques à des individus incapables de gagner des élections en Haïti. Elle a aussi cautionné l’assassinat d’Eric Jean Baptiste par un communiqué ressemblant à des larmes de crocodile. voir:
https://lenouvelliste.com/article/231620/le-commissaire-bed-ford-claude-interdit-au-pm-ariel-henry-de-quitter-le-territoire-celui-ci-le-demet-de-ses-fonctions
https://youtube.com/watch?v=Wg9AjnEh_Tw
https://youtu.be/CQZGNiTrsHM

Dans ce processus contraire à la constitution, une liste de vingt personnes ultra partisans qui sont des alliés du régime a été constituée par Ariel Henry et ses alliés du SDP impliqués dans la violence politique contre les citoyens depuis 2017 jusqu’à l’assassinat du Président Jovenel Moïse le 7 Juillet 2021. Cette liste a été soumise au HCT dans laquelle on retrouve pratiquement les mêmes personnes pour la sélection des neuf membres du Conseil Électoral Provisoire (CEP).

Le HCT est officiellement dirigé par la doublure Mirlande Manigat du RDNP et dans les coulisses par André Michel, ancien candidat au sénat du RDNP pour le département de l’Ouest en 2016-2017. Ce dernier avait reçu 0.01% des votes. Manigat prend ses instructions de l’oligarque Baussan et André Michel de Boulos.

De cette liste de vingt personnes, seulement 5% des personnalités s’y trouvant sont considérées crédibles. La plupart sont des politiciens zélés recrutés pour le prochain coup d’état électoral. C’était à prévoir…

Quatre d’entre eux se voient déjà Président du CEP et ce n’est pas négociable, question de s’enrichir à travers le budget des élections et la vente de postes électifs en plus de ceux à délivrer pour leurs partisans au cours du prochain coup d’état électoral en gestation. La grande majorité sur cette liste sont des éléments ultra partisans zélés et corrompus qui ont accepté d’exécuter le coup d’état électoral pour protéger les criminels impliqués dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse.

Comment atteindre cet objectif d’organiser des élections honnêtes quand le gouvernement d’Ariel Henry, impliqué dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse, la corruption et les gangs, veut installer pour se protéger, un conseil électoral formé d’acteurs politiques ultra partisans et zélés?
Comment Ariel Henry peut-il organiser des élections libres, honnêtes et démocratiques quand il sait que tout gouvernement démocratique issue des élections sera obligé de répondre à la volonté populaire, de conclure l’enquête sur l’assassinat du Président Moïse qui sûrement aboutira à son emprisonnement?
Les signes de la préparation, au sein du gouvernement et alliés, d’un coup d’état électoral qui augmentera considérablement la violence politique en Haïti sont déjà sur les murs à travers les noms en circulation comme membres possibles du prochain CEP. Ces éléments, en analysant leur profil, pour la plupart ne peuvent en aucun cas organiser des élections libres et honnêtes en Haïti. Prenons trois exemples:

  • Gédéon Jean: C’est un militant politique zélé qui utilise la manipulation des droits humains pour atteindre ses objectifs de prise de pouvoir. Son comportement politique partisan est relaté dans les rapports de 2019 et 2020 des droits humains de l’état haïtien, soumis à la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH). Un militant des droits humains doit être neutre et impartial. Gédéon Jean ne l’est pas. C’est un opérateur politique ultra partisan, prêt à manipuler, fabriquer des rapports pour atteindre ses objectifs politiques. Il faisait partie de la Commission Présidentielle de Jocelerme Privert, communément appelé par le peuple en 2016, commission de falsification électorale. Ils se sont arrogés le droit d’interférer illégalement dans le processus électoral de 2016, qui est une prérogative constitutionnelle du CEP parce qu’ils n’aimaient pas les résultats et le choix du peuple. Gédéon au sein de la commission, a tenté d’annuler illégalement des dizaines de milliers de votes du candidat Jovenel Moïse pour l’expulser du processus électoral. Il a échoué. N’était-ce la sagesse et la droiture de François Benoit, Gédéon Jean le corrompu, aurait plongé Haïti dans une grande crise. Malgré tout, il a forcé la reprise des élections présidentielles. Le peuple a voté une seconde fois de la même façon, donnant la primeur à Jovenel Moïse, sorti gagnant.
    Ces corrompus pensaient qu’en prenant contrôle de la présidence, du gouvernement et du CEP ils pouvaient imposer d’autres résultats à travers la manipulation. Ils ont échoué. Le pays a perdu 100 millions dollars américains pour la reprise de ces élections qui n’étaient pas nécessaires.
    La situation actuelle est totalement plus fragile que 2016 et exploserait rapidement. Après les élections, pendant plus de quatre ans, Gédéon Jean a participé à toutes les tentatives et efforts pour renverser le gouvernement constitutionnel du Président Jovenel Moïse. La haine qu’il a exprimée durant cette période contre tous ceux qui ne partageaient pas ses opinions politiques font de lui tout ce qui est contraire à un juge impartial qui ne devrait siéger au Conseil Électoral.
    Finalement après l’assassinat du Président Jovenel Moïse, alors que la justice et la police avaient émis des avis de recherches contre le Juge Wendelle Coq impliquée dans le crime, Gédéon Jean a tenté un coup illégal à la Cour Supérieure des comptes pour réinstaller Wendelle Coq à la Cour de Cassation, en violation de la constitution. Dénoncé par la clameur publique, Gédéon Jean et ses putschistes ont dû faire marche arrière.
    En tentant ce coup, Gédéon Jean voulait protéger la putschiste Wendelle Coq des poursuites judiciaires, à travers l’immunité de juge et éviter qu’elle soit poursuivie pour le crime d’état commis, mais aussi dans l’espoir de l’installer comme président provisoire par la suite, comme c’était prévu le 7 Juillet. Ces actions de Gédéon Jean prouvent qu’il est lié aux acteurs impliqués dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse. Son rôle au CEP serait d’organiser un coup d’état électoral pour protéger ceux qui sont impliqués dans ce crime. Pour plus de détails sur son comportement, voir les déclarations de Gédéon sur vidéo: ✅ https://youtube.com/watch?v=8RD4z7rWPn
    https://www.haitilibre.com/article-34592-haiti-flash-3-fugitifs-mis-a-prix-pour-6-millions-de-gourdes-dans-le-dossier-de-l-assassinat-du-president.html
  • Jimmy Albert: Il est l’ancien Chef de Cabinet du Premier Ministre Jean Henry Céant, du parti Renmen Haïti. Albert a été Ministre de la Jeunesse et des Sports, responsabilité selon plus d’un, qu’il a assumé assez bien quand on connaît les difficultés budgétaires dont fait face ce ministère. Il est aussi l’homme de deux évêques catholiques à cause des activités religieuses, comme la chorale, dont il prend part depuis longtemps. Céant et Albert, selon la clameur publique, auraient fabriqué un mandat illégal contre le Président Jovenel Moïse, avec la collaboration du juge Jean Roger Noëlcius. Pierre Espérance et Mario Beauvoir parallèlement, auraient pris part à cette cabale. Ils auraient mis en place un Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince en parallèle. C’est ce mandat Illégal du juge Noëlcius qui a été utilisé lors de la tentative d’assassinat du Président Jovenel Moïse le 7 Février 2021 et dans l’assassinat du 7 Juillet. Le juge Jean Roger Noëlcius n’avait aucune autorité légale pour émettre ce mandat illégal, puisque le juge en charge du dossier de la saline était Chavannes Etienne, l’actuel Doyen du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le rôle du Commissaire du Gouvernement de l’époque, qui est l’actuel Chef de Cabinet du Ministre de la Justice Emmelie Prophète dans cette affaire de mandat illégal?
    Ces jours-ci, ils font tout pour bloquer l’extradition du juge Noëlcius réfugié au Canada et empêcher à la justice de statuer sur les origines de ce mandat illégal. Un acteur politique partisan comme Jimmy Albert ne peut en aucun cas organiser des élections libres honnêtes et démocratiques. Toute sa logique et mode de fonctionnement politique mèneraient à la manipulation des résultats des élections et au coup d’état électoral. Si l’on veut le récompenser qu’on le fasse ministre mais pas membre du CEP. voir https://haiti24.net/jimmy-albert-nomme-directeur-de-cabinet-de-jean-henry-ceant/
  • Newton Saint Juste, avocat, adventiste comme Ariel Henry et allié politique d’André Michel aurait payé des millions de gourdes à une partie du leadership du vodou, pour faire soumettre son nom au CEP. Il aurait la garantie de son allié retrouvé André Michel, d’être nommé au CEP. Rappelons que Newton St Juste et André Michel dirigeaient ensemble la plateforme politique Jistis qui avait présenté André Michel comme candidat à la présidence en 2015. Ce dernier avait réalisé 0.001% des votes, voir:
    https://haitienmarche.com/index.php?option=com_content&view=article&id=8347:2664&catid=18&Itemid=268
  • Miralda Jameau: Elle était candidate au sénat du Sud ’Est du parti Fanmi Lavalas en 2005 et 2016. Son expérience couvre l’éducation, la gestion de projets et la question du genre. Elle a travaillée pour l’alliance française de Jacmel et gère actuellement un projet pour l’Ambassade de Suisse en Haïti. C’est un lavalas zélé.
    C’est clair qu’Ariel Henry ne peut pas organiser des élections libres et démocratiques, conformément à l’article 149 de la constitution, trouver un Premier Ministre de consensus et un nouveau gouvernement non impliqué dans l’assassinat du Président et les gangs capables de rétablir la sécurité et organiser ces élections?