Le Secrétaire Général Antonio Gutteres se rendra en Haiti le Samedi 1 Juillet 2023. Contrairement à Ban Ki-moon et Kofi Annan qui au moins exprimaient un engagement, depuis son arrivée à la tête de l’ONU il est froid et a pris ses distances par rapport à Haïti. C’est difficile de déterminer si c’est une forme de condescendance, de racisme ou la prudence d’un fonctionnaire de carrière qui essaie de plaire ses maîtres.

Par Ambassadeur Stanley Lucas

Depuis l’arrivée de ce Secrétaire Général, plusieurs questions concernant Haïti sont restées sans réponse:

  • Pourquoi treize ans après, les 11,000 familles victimes du choléra amené en Haïti par les soldats des Nations Unies n’ont pas reçu le dédommagement promis comme réparation?

Serait-ce dû au racisme systémique?

  • Pourquoi les soldats des Nations Unies qui ont commis des violences sexuelles sur des fillettes, des garçons, des femmes durant leur passage en Haïti entre 2004 et 2017 n’ont pas jusqu’à présent été sanctionnés par la justice?
  • Pourquoi le Secrétaire Général Gutteres, à travers sa représentante, Helen Lalime, a cautionné l’éclosion des gangs durant le mandat du gouvernement constitutionnel de Jovenel Moïse?

Serait-il un règlement de compte parce que le Président constitutionnel Jovenel Moïse avait expulsé les soldats de la MINUSTAH en Octobre 2017 ainsi que la Représentante Susan Paige pour interférence dans les affaires d’Haiti à la veille d’une réunion de la Caricom?

  • Pourquoi l’ONU n’a pas aidé au renforcement de la police et de l’armée d’Haiti qui ont la capacité de démanteler les gangs?
  • Pourquoi la représentante Helen Lalime n’a pas répondu à la question, à savoir, était-elle au courant à l’avance du plan d’assassinat du Président Jovenel Moïse le 7 Juillet 2021?
  • Pourquoi malgré les requêtes des 19 Juillet et 3 Août 2021 du gouvernement haïtien, le Secrétaire Général Antonio Gutteres, n’a pas nommé vingt-quatre mois après le Tribunal Spécial International pour enquêter sur l’assassinat du Président Jovenel Moise, comme ce fut le cas après l’assassinat du Premier Ministre du Liban, Rafiq Hariri?
  • Pourquoi le Secrétaire Général Gutteres au cours des vingt-trois derniers mois n’a rien fait pour aider la police et l’armée d’Haiti à acquérir quatre hélicoptères de combat, quinze chars d’assaut et des armes pour la destruction des gangs alors que des milliards seraient versés aux blancs de l’Ukraine pour se défendre?

Racisme systémique ou plan macabre d’intervention militaire étrangère comme couverture pour voler les ressources du sous-sol haïtien?

  • Pourquoi depuis Juillet 2022 le Secrétaire Général Gutteres insiste sur une intervention militaire étrangère refusée par les haïtiens? Qu’il souhaiterait finaliser le 16 Juillet prochain?
  • Pourquoi le Secrétaire Général Gutteres appuie un gouvernement de facto impliqué dans l’assassinat du President Jovenel Moïse et dans les gangs?
  • Pourquoi suite à la création du mouvement Bwa Kale par le peuple haïtien le 24 Avril 2021 pour confronter les gangs et leurs sponsors qui sont les membres du gouvernement et les oligarques, il y a un empressement du Secrétaire Général pour envoyer des soldats étrangers en Haïti pour protéger ces criminels?
  • Pourquoi ignorer le fait que depuis Janvier 2003, il y a un complot international pour déstabiliser Haïti, relancé après Janvier 2010 après échec repris à travers l’assassinat du Président Jovenel Moïse en 2021? Pour plus de détails voir:
  • https://youtu.be/pPQEhyl0xVk
  • Où est le plan de dédommagement d’Haiti pour faire face aux dégâts du choléra des Nations Unies réapparu en 2022?

En attendant les réponses qui sûrement ne viendront pas, une analyse de l’histoire d’Haiti permettra de jeter quelques lumières sur ces réalités.

Durant l’ère esclavagiste les blancs ont commis l’un des plus grands genocide de l’histoire de la planète en assassinant plus de quatre-vingt millions de noirs. Les haïtiens, de Duchity Boukman à l’Empereur Jean Jacques Dessalines Legrand ont détruit les fondations du système esclavagiste et ses bases idéologiques selon lesquelles l’homme blanc était supérieur aux noirs. Depuis, les blancs racistes n’ont jamais pardonné Haïti, la première République nègre du monde de cet affront.

C’est aussi Haïti qui fournira des armes, des soldats et de l’argent à Simon Bolivar pour libérer le Venezuela, la Colombie, le Pérou, l’Equateur, la Bolivie et le Panama. C’est Haïti qui aidera Miranda, voir: https://twitter.com/Stanleylucas01/status/1149464418247294976

Les soldats haïtiens se sont battus à Savannah Georgia pour l’Independance Américaine.

Aujourd’hui au parc Franklin à Savannah, Georgia, un statut a été érigé pour honorer ces héros. Lorsque les anglais ont envoyé une expédition militaire pour reconquérir les États Unis en 1812, c’est le président d’Haiti qui enverra des soldats haïtiens défendre la souveraineté américaine à la bataille de Chalmette.

Haiti enverra des armes et plusieurs tonnes de café pour aider les révolutionnaires grecques. Les contributions d’Haiti à la liberté dans les îles de la Caraïbe, de l’Amerique Latine, du Guatemala au Mexique, jusqu’à aider les indiens Seminoles de la Floride sont bien documentés dans le livre quand la révolution était nègre en Amerique Latine écrit par Nicolas Rey. L’histoire de ces prouesses sera censurée à travers le monde. Par exemple il faudra attendre l’arrivée de Dany Laferrière à l’académie française pour introduire le mot Vertieres dans la langue française. Vertieres a rapport à la bataille du 18 Novembre 1803 où les généraux haïtiens ont battu le Général français Rochambeau et son armée. La minorité raciste en France n’a jamais pardonnée à Dessalines d’avoi mis fin au genocide des noirs. Dessalines est l’homme noir le plus haï des blancs et mulâtres racistes à travers le monde. Rappelons que pour conquérir leur indépendance les noirs d’Haiti ont défié les trois armées les plus puissantes de l’époque, les armées française, espagnole et anglaise. Pour avoir défié et démantelé les fondations du système esclavagiste, la communauté internationale avait imposé un embargo de 50 ans sur Haïti, détruisant ainsi son économie, son avenir. Le complot contre Haïti ne date pas d’hier et n’a pas disparu.

Le complot international actuel contre Haïti date de Janvier 2003. Une réunion secrète avait été organisée au Lac Mitch au Québec, Canada. L’objectif des élites globalistes corrompues était de suspendre la souveraineté et l’indépendance d’Haiti pour ensuite piller son sous-sol comme le faisait les flibustiers à l’époque de la colonie. Face à une résistance interne la première phase du complot en 2004 a échoué. Ils sont revenus à la charge après le tremblement de terre du 12 Janvier 2010. Deux articles furent publiés, l’un par un sénateur américain dans le Miami Hérald et l’autre par un américain au texas suggérant après la suspension de la souveraineté d’Haiti, de nommer un ancien président américain comme son gouverneur, le plan échoua. Pour plus de détails voir:

Le Président constitutionnel d’Haiti Jovenel Moïse enterra ce plan en expulsant les soldats étrangers présents sur le territoire haïtien en Octobre 2017 et en décidant de bâtir l’armée constitutionnelle de la république. Ces décisions venant d’un negre. Indépendant étaient une insulte pour la minorité raciste.

Pour relancer le complot, il fut assassiné avec arrogance et haine par des soldats des forces spéciales de la Colombie le 7 Juillet 2017. Depuis son assassinat la suspension de la souveraineté d’Haiti est revenu sur la table internationale comme si ce pays représentait une menace réelle pour la région.

Quand le Nord progressiste des États Unis affrontait le Sud esclavagiste, personne n’avait dit que ce pays représentait une menace régionale. En comparaison Haïti est très loin d’une guerre civile. Actuellement c’est le peuple qui confronte les gangs avec son mouvement de légitime défense dénommé bwa kale qui fait peur aux membres du gouvernement et les oligarques qui sont les sponsors des gangs. Pour plus de détails voir:

Les premières démarches pour une intervention militaire étrangère ont commencé à travers des refus d’aider la police et l’armée d’Haiti à acquérir les armes nécessaires pour détruire les gangs. Pourtant à l’époque de l’esclavage Sonthonax avait distribué des armes aux noirs pour se libérer et se défendre. Il avait ajouté celui qui tentera de vous désarmer vous retournera à l’esclavage.

L’application du plan macabre s’est poursuivi au conseil de sécurité des Nations Unies à travers des demandes d’intervention militaire étrangère en Haïti en utilisant ceux sur le terrain qui ont assassiné le Président Moïse, placés au pouvoir par Helen Lalime. De Juillet 2022 à Juin 2023 le peuple haïtien a résisté à toute idée d’intervention militaire étrangère du Conseil de Sécurité à la Caricom.

Face à cette réalité certains acteurs internationaux ont organisé en catimini à l’insu des haïtiens des réunions à l’ECOSOC, la Caricom au Bahamas et l’OEA à Washington en Juin 2023, pour forcer cette intervention avec l’aide des assassins du Président Jovenel Moïse qui sont au gouvernement, qui sont aussi impliqués dans les gangs depuis 2018. C’est dans ce contexte qu’il faut placer la visite du Secrétaire Général Antonio Gutteres le 1 Juillet 2023.

Si la communauté internationale veut aider Haïti elle devrait plutôt:

  1. Payer les réparations aux victimes du choléra des Nations Unies
  2. Punir les soldats des Nations Unies qui ont commis des crimes sexuels en Haïti entre 2004 et 2017
  3. Nommer le Tribunal Spécial International pour enquêter sur l’assassinat du Président Jovenel Moïse
  4. Fournir les armes et les équipements militaires nécessaires pour permettre à la police et l’armée d’Haiti de détruire les gangs ainsi qu’une assistance technique à travers la formation
  5. Sanctionner les américains (75%), dominicains (15%) et jamaïcain (10%) qui envoient des armes aux gangs en Haïti.
  6. Sanctionner les oligarques, leaders politiques et anciens parlementaires Haïtiens qui ont créés les gangs entre 2017 et 2021 pour déstabiliser le gouvernement constitutionnel et tuer le Président Jovenel. A date, aucun d’eux n’a été sanctionné. Ils sont les collaborateurs privilégiés de la communauté internationale.
  7. Éviter toute intervention militaire étrangère en Haïti qui affaiblirait les fonctions régaliennes de l’état et perçu comme un appui aux assassins du président de la république et ceux impliqués dans les gangs.
  8. Présenter un plan détaillé pour faire face à la résurgence du choléra des Nations Unies en Haïti
  • L’Ambassadeur Stanley Lucas est un spécialiste en développement politique qui a travaillé en Amérique Latine, l’Afrique, l’Afghanistan et le Moyen Orient. Il était le Conseiller Spécial du 58ème Président d’Haiti Jovenel Moïse.